1 - Tenue de l'instrument
2 - Utilisation du soufflet

1 * Tenue de l'instrument : Il n'y a pas mieux que les conseils de notre regretté Bernard Loffet

Pendant ces années d'expérience j'ai développé auprès de mes élèves divers trucs pour régler les bretelles, adopter la bonne tenue de l'accordéon.

Voilà comment je règle les bretelles :
Je règle la hauteur en tenant compte de leur morphologie, en leur faisant mettre la main posée sur l'accordéon pouce levé,
Le pouce doit arriver sous le menton (sans tricher, la tête droite, hein ?)

La courroie de gauche doit être plus courte que la courroie de droite.
Voilà le résultat : le diato tenu à cette hauteur va naturellement faire mettre l'avant-bras droit proche de l'horizontale
- je vous rappelle : pas le coude le long du corps !!

Pour améliorer la tenue de l'instrument, on peut rajouter une attache dorsale

Notez les "chaussettes" sur les bretelles en-dessous, pour protéger le soufflet et la caisse...

Du coup, naturellement l'avant-bras gauche sera lègèrement remontant, c'est l'effet recherché.

Pourquoi ? Parce que du coup, le "petit doigt" va se trouver avantagé par cette position, et que vous pourrez utiliser bien plus facilement tous les doigts de la main gauche - main gauche qui, comme son nom l'indique, est généralement plutôt gauche - lisez malhabile. Que tous les gauchers qui, eux, ont une main gauche habile, me pardonnent.

Même aux basses, utiliser le petit doigt sur la basse du bas en même temps que le bouton de soupape tout en haut avec le pouce ne nécessite plus d'avoir des doigts arachnéiques (à vos dicos, les amis ! )

Bon l'utilisation du petit doigt à la main gauche n'est pas une obligation, à chacun de faire au mieux selon ses possibilités, il y a beaucoup de très bons diatonistes qui n'utilisent que deux ou trois doigts.

la position de la main droite
est optimale - comme par exemple ici pour faire des accords.




Et enfin mettre le pouce sur la tranche du clavier de mélodie.

- "Mais cette fichue tranche du clavier, elle n'est pas large, et le pouce passe son temps à glisser", me direz-vous... ".
- Voire...", répondrais-je au sortir d'un livre de Fred Vargas ! Car si cette tranche de clavier glisse, c'est la plupart du temps parce que le pouce n'est pas en face ! Faites-donc l'expérience suivante :

1 - Prenez votre accordéon, mettez les bretelles ou posez-le sur vos genoux.
2 - Mettez le pouce droit sur la tranche, et collez le coude le long du corps.
3 - Regardez l'angle que fait votre pouce (pouce/poignet/avant bras) avec la tranche du clavier... et vous espérez que le pouce va rester là lorsque vous jouerez ? Prévoyez du scotch ou de la super-glu !
4 - Jouez un peu, quelques tirés/poussés : vous avez bien du mal à empêcher votre diato d'aller de droite et de gauche, car les muscles que vous faites fonctionner (durement) le font en rotation, assez peu efficacement :
résultat, vous vous crispez.
Le danger : risque de tendinite si vous êtes prédisposés, tension inutile (quand on joue pour se détendre, c'est un comble !)

5 - Maintenant, levez le coude (un peu vers l'avant).

6 - Regardez l'angle que fait maintenant votre pouce avec la tranche du clavier...
l'ensemble pouce/poignet/avant bras est dans l'axe du clavier.
Jouez, votre diato ne bougera quasiment pas, le pouce restera à sa place sans effort, sans glisser... magique !

Autre effet du "lever de coude" : il n'y a pas d'effort à fournir pour maintenir le diato bien stable lors de tirés/poussés car le poids du bras repose maintenant sur votre pouce, et c'est ce poids (+ la tension de la bretelle droite) qui crée le maintien, pas une tension musculaire, le seul effort à fournir est celui qui consiste à lever/avancer le coude... et c'est un bien petit effort comparé à celui qu'on devait fournir en ayant le coude le long du corps !

Bon, mes amis, prenons de bonnes résolutions, et dorénavant : "Levons le coude !"
Tiens, je vais le faire à votre santé, à c't'heure ! ... et une Chimay bleue, une !

Merci Bernard

La prise d'air
s'acquiert avec le temps ... ça vient progressivement avant d'acquérir des automatismes...

L'accordéon diatonique est un instrument à vent, il est soumis à une réserve d'air limitée.
Faisons donc des analogies avec d'autres instruments de ce type ! Les autres instruments à réserve d'air limitée sont ceux qui fonctionnent...avec les poumons !!...excepté ceux à 'réserve d'air intermédiaire' qui permettent de garder une pression constante (cornemuses).

Parmi les instruments utilisés en trad : les flûtes, les clarinettes, les saxophones, les bombardes.
Et donc...il faut analyser quand les musiciens respirent. A partir de là....dès que vous entendrez de la musique, vous DEVREZ vous concentrer là-dessus !!
Au bout d'un certain temps, vous remarquerez que la plupart des musiciens respirent presque toujours au mêmes endroits.
En revanche certains respirent à des endroits totalement inatendus et très surprenants...sauf que pour s'en rendre compte, il faut connaître des versions de bases des airs que ces musiciens jouent, et être capable de l'entendre...ce qui ne vient pas tout de suite !!


Je conseille de faire des exercices uniquement avec la main gauche pour commencer, en effet vous avez déjà trois éléments à coordonner :

1 - Appuyer sur la prise d'air

2 - Appuyer sur un bouton de l'accompagnement : Là il faut être très précis : on appuie sur la prise d'air et le bouton de l'accompagnement en même temps. Essayer plusieurs fois sans produire de son, juste en s'habituant au mouvement.

3 - Appuyer sur le soufflet pour la production du son. La pression diminue dans le soufflet avec l'ouverture de la soupape.
Pour avoir du son le bras gauche doit compenser cette baisse de pression en poussant ou tirant plus vite. Il faut avoir la même intensité sonore avec et sans soupape : même si l'effet sonore n'est pas le même (bruit de 'vent' quand la soupape est ouverte), si vous n'avez pas la même intensité sonore, vous aurez des problèmes de phrasé, de swing. Enfin...des mauvaises bases !! Difficile à corriger...

Quand placer la prise d'air ?

Le premier élément : identifier le problème. Très simple, une fois qu'on a identifié quand on a trop d'air, ou plus d'air dans le soufflet, il suffit de trouver un endroit avant le problème d'air ; ça va paraître bête, mais des gens se posent parfois la question : Quand on a trop d'air dans le soufflet, il faut trouver un endroit en poussé pour vider un peu d'air.
Quand on n'a plus d'air, il faut trouver un endroit en tiré pour prendre de l'air.Il arrive parfois qu'on ait besoin de reprendre de l'air que la deuxième fois qu'on joue le morceau.
Aussi...il faut s'habituer à jouer plusieurs fois un air d'affilée pour déceler les problèmes d'airs.
Quand on a des problèmes d'air : interdit de baisser ou augmenter l'intensité sonore de façon anarchique, ou encore pire d'accélérer Cela crée de très mauvaises habitudes de phrasés (dont j'ai mis longtemps à me débarasser !!)

La prise d'air, c'est à chacun de la placer, personne n'a les mêmes problèmes, il y a plusieurs facteurs :

La qualité des anches ; les anches du hohner 2915 consomment énormément d'air, les anches d'un bouëbe un petit peu moins, les accordéons équipés d'anches tipo a mano énormément moins.
Quand on joue fort, on consomme plus d'air.
Quand on joue avec trois voix (une voix basson) à la main droite, ça consomme beaucoup plus d'air qu'en deux voix (sans voix basson).
Quand on a un petit soufflet, on arrive plus vite à court d'air.
Quand on joue avec la basse profonde et les tierces des accords ça consomme également plus d'air.

2 * Travail du soufflet : Selon Erwan Tanguy

L'accordéon diatonique est un instrument à anches, il faut de l'air pour que ces anches entrent en vibration : la réserve d'air de l'accordéon est le "soufflet".
L'utilisation du soufflet est souvent négligée au diato et c'est dommage, en effet c'est le soufflet qui va donner vie aux airs : placer des attaques, faire des crescendo et decrescendo...donc nuancer, mettre de l'émotion !!

Des exercices sur le travail du son doivent se faire immédiatement dans l'apprentissage de l'instrument, et il faut y revenir régulièrement lorsque vous progressez et même après si vous vous sentez à l'aise et qu'il vous manque la petite touche pour joliement interpreter vos morceaux.


La production d'un son
un Sol puis un La  

Sur sol/do, le "sol" : Le bouton 6 de la rangée de sol ou le bouton 5 de la rangée de do ; le "La" :
le bouton 7 de la rangée de sol ou le bouton 5 de la rangée de do.

Exercice : Il faut dissocier tous les mouvements afin de bien maîtriser la fabrication du son :
1 - Appuyez fermement sur un bouton, sans actionner le soufflet. Il n'y a aucune production de son. C'est la première maîtrise de l'avant-bras gauche.
2 - Actionnez doucement le soufflet afin d'obtenir un son faible mais constant. Gardez ce son un minimum de 6 temps les premières fois (comptez jusqu'à 6 dans votre tête, pas trop vite).
3 - Une fois le son faible un peu maîtrisé, augmentons la pression dans le soufflet : poussez ou tirez plus fort sur la partie gauche de votre accordéon pour comprimer l'air. Essayer d'augmenter la pression de façon constante, afin que l'augmentation du volume sonore soit progressive et linéaire.
4 - Maintenant, l'inverse. Diminuez la pression exercée par l'avant-bras gauche sur le soufflet progressivement, prenez votre temps !
5 - Une fois revenu à un son faible, essayez de "laisser mourir" ce son. Diminuez complètement et progressivement la pression de l'air dans le soufflet...jusqu'à extinction du son : la touche est toujours enfoncée !

Quelques conseils : Tout bête : exercice à faire en poussé comme en tiré !
- N'utilisez pas la soupape de prise d'air pour diminuer la pression dans le soufflet...c'est de la triche,
- Utilisez tous les doigts
- Pratiquez avec pleins de notes, à gauche comme à droite, avec des accords main droite...
- Entraînez-vous dans différents registres, les graves et les médiums, et surtout : ne négligez pas les aigus !! certaines personnes sont assez dérangées par les aigus : s'il faut que les anches se "fassent" (ça prend beaucoup de temps...au moins un an..et plus évidemment si vous ne les mettez pas à contribution !), il faut aussi travailler sur le son pour ne pas fabriquer d'aigus aggessifs !
- Au début, essayez d'utiliser le plus de longueur possible du soufflet.
Partez le soufflet fermé, ou grand ouvert selon que vous vous entraînez en poussé ou en tiré.
Petit à petit, essayez avec différentes ouvertures de soufflet.Vous avez un "vibrato" sur votre accordéon : quand vous produisez un son vous avez (au moins) deux anches qui vibrent en même temps.
Une des anches est accordée "juste", l'autre est accordée (le plus souvent) un petit peu plus aigüe. Ce léger désaccord produit un vibrato (ou "brio") qu'on peut entendre avec un peu d'habitude, il se mesure en "battements par secondes". C'est la méthode pour accorder un accordéon : uniformiser le vibrato sur l'ensemble du clavier. Pas facile...

Les basses pressions !

Un "Sol", puis un "Fa#" (6 tiré)  

Il s'agit de s'entraîner à laisser mourir le son. Au début il vaut mieux pratiquer sur de longues durées pour bien comprendre les mouvements de l'avant-bras. Une fois à l'aise on inclut une durée.Donc...entraînez-vous à laisser mourir le son (le doigt est toujours sur la touche...je répète au cas où !!) sur une durée de 4 temps (une ronde), puis 3 temps (une blanche pointée), puis deux (une blanche), puis un temps (une noire)...là ça devient intéressant, on peut nuancer sur une note "longue"...il y en a dans n'importe quel air !Il y a pleins de façons de "nuancer" une note : laisser mourir le son en est une. On peut aussi augmenter le son (crescendo), le baisser sans aller jusqu'à l'extinction (decrescendo), et sur les notes un peu plus longues (commencez par des blanches pointées, courantes dans les valses, par exemple) on a le temps avec un peu d'habitude d'enchaîner crescendo puis decresendo...ou l'inverse

Nuances
Nuancer des petites phrases musicales, en poussé-tiré et en croisé.
L'exercice : crescendo puis decrescendo. Pour ces exemples les notes les plus "fortes" sont les notes les plus aigües, donc le Ré (8 poussé) pour le premier exemple, le Fa (8' tiré) pour le deuxième
.Le principe est simple, l'application plus difficile !! On commence tout doux...on augmente de façon progressive et linéaire le volume sonore, puis on le baisse.
Essayez de ne pas lier les notes en croisé. N'accélérer pas quand vous augmentez le volume sonore !
Premier exemple en "poussé-tiré" :

sol la si do ré mi ré do si la sol  
Deuxième exemple en "croisé" :
la si do ré mi fa mi ré do si la  

Attaques
Dans un air on combine nuances et attaques : soit les nuances, soit les attaques...soit...les deux
Une attaque est une note jouée plus forte de façon assez sèche (en trad surtout).
Les mesures dans un air régulent ces attaques, le premier temps de la mesure est forcément le temps fort.
En classique, quand ce n'est pas le cas, il existe quelques symboles pour indiquer des attaques.
En trad...on en place beaucoup ; si on fait de la musique à danser on peut par exemple en placer sur tous les pas de la danse, c'est une base intéressante pour faire correspondre un air avec une danse...et ne pas jouer un an dro comme un scottish, un reel, un rond de Saint-Vincent...mais là, chaque musicien a ses secrets qu'il faut aller découvrir en stage, et en jouant le plus possible avec d'autres musiciens !

Attaques  
L'exercice : Commencez par alterner une note forte (attaque, ou temps fort, ou coup de soufflet...) avec une note pas forte (temps faible) ; je joue des "Sol" et des "Fa#" (le bouton 6 de la première rangée) dans le mp3.
Continuez par jouer une attaque suivie de trois temps faibles.
Accélérez...
La phase suivante : mettre en pratique dans vos airs. Placez une attaque sur la première note de chaque mesure ; c'est un peu statique...en pratique on place également des nuances, on varie les attaques (pas forcément sur la première note d'une mesure...). Là...il ne reste plus qu'à écouter...écouter...écouter !! Vous trouverez des façons d'accentuer qui vous plairont, vous les analyserez comme vous le pourrez...et vous progresserez ! Et vous goûts s'affineront avec le temps, vos capacités à placer des accents aussi !

Exercices rythmiques

Différents exercices pour développer le rythme.
Ryhtme binaire, sur quatre croches.
Accents  
1 - Le temps fort sur la première note 3 - Le temps fort sur la deuxième note
2 - Le temps fort sur la troisième note 4 - Le temps fort sur la quatrième note

Première croche : temps
Deuxième temps : syncope
Troisième croche : contretemps
Quatrième croche : syncope

En binaire Sur une base de trois noires :

Temps fort sur le premier temps, puis sur le deuxième, puis sur le troisième, puis sur le deuxième et le troisième.

1 - Le temps fort sur la première note 2 - Le temps fort sur la deuxième note
3 - Le temps fort sur la troisième note 4 - Le temps fort sur la quatrième note

En ternaire, par groupe de trois croches :

Accents  

Le temps fort sur la première croche et ensuite le temps fort sur la troisième note

Il y a plein de choses à faire en ternaire mais pour l'instant c'est suffisant

Mesures "composées" Mettons sept croches par mesure (7/8) :
Accents